25 - Les Fours
Catégorie : 2 - Hameau de Treconnas
Actuellement à Tréconnas, il existe 3 fours en état de fonctionnement: 2 privés au 423 et 641 Route de Tréconnas et un banal ou communal au 141 route des Métras.
- Le four banal
Il trouve son origine au Moyen Âge. Ban équivaut à « astreinte ».Le four banal tire donc son nom de la taxe médiévale appelée « banalité ». Dans le système féodal le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie un four.
La contrepartie en est que les habitants de cette seigneurie sont contraints de l’utiliser et en conséquence de payer une redevance soit en nature, soit financière au dit seigneur. Ce four banal était généralement affermé à des boulangers appelés « fourniers ».
Par crainte des incendies, les fours collectifs forment une construction indépendante des autres habitations.
Quant au moulin banal de Tréconnas, situé en arrière du lavoir, en 1312 il est loué à Pierre Delorme pour 18 quartants de seigle par an.
En 1318 il est mis au repos : la source de Chantemerle étant devenue « muette » vu la sécheresse.
En 1365 ce sont les pluies diluviennes qui le rendirent inutilisable. Guillaume Dufour, meunier refusant de payer son cens vit le Comte vendre ses biens en place publique.
En 1368 Pierre Chapuis, notaire de Ceyzériat, en prend possession et l’exploite de 1368 à 1372
En 1399 la banalité du four du village a produit 6 florins ce qui représente pour l’année la cuisson de 4 000 à 4500 kg de pain ; en 1495 elle produit 15 florins.
1 florin équivaut au salaire - de 6 jours de travail d’un maçon, d’un charpentier ou d’un charretier
-de 12 jours de travail d’un tailleur ou d’un lieur de vignes.
- Le four privé
comme son nom l’indique est la propriété d’un individu.
Sous l’Ancien Régime et jusqu’à la Révolution, selon les provinces, le poids de la seigneurie ou celui de la collectivité, les paysans cuisaient leur pain soit dans un four individuel, soit dans le four communal.
La fabrication du pain n’a guère changée : pour le faire il faut toujours de la farine, de l’eau, du sel, du levain. Ce qui a changé dirons-nous c’est le type de four, le mode de cuisson, la qualité de la farine.
L’utilisation des fours d’autrefois nécessitait la connaissance de ce four.
Un four qui n'avait pas servi depuis longtemps devait être remis en service progressivement.
Avant de faire du pain dans un tel four, il fallait le chauffer plusieurs fois à quelques jours d'intervalle. (Par exemple 1/2 heure la première fois, 3/4 d'heure la deuxième et 1 heure la troisième).
Afin de cuire le pain, des fagots de branches étaient utilisés pour le chauffer et pour que la sole prenne bien la chaleur, il fallait éviter l'accumulation des braises. Pour cela, si nécessaire on la déplaçait en la faisant tourner dans le four avec un racloir en bois que l'on avait fait tremper dans l'eau au moins 24 heures. Puis le moment venu, on enlevait cette braise avec le racloir.
Il était nécessaire de savoir évaluer la bonne température de cuisson (il n’y avait pas de thermostat !), puis la durée de cette cuisson. Rien n’était automatique et toute la qualité du pain dépendait du savoir-faire du fournier ou de la fournière.
Le pain, était autrefois cuit pour la semaine, la quinzaine, parfois plus. Il s’agissait de gros pains chargés de mie sous une grosse croûte afin d’assurer la plus longue conservation naturelle possible. Les villageois devaient marquer leur pain en indiquant le jour du dépôt et donner une bûche de bois pour le cuire.