45- La passerelle des vendangeurs
Catégorie : 4 - Hameau du Mont July
En 1866, à l’époque où Ceyzériat comptait près de 300 hectares de vignobles qui s’étalaient du village jusqu’au pied des roches de Cuiron. les habitants de Ceyzériat accueillirent bien la nouvelle, les informant que les frères Mangini (Lucien et Félix), directeurs de la Compagnie des Dombes et des Chemins de fer du Sud-Est (Cie DES), venaient d’obtenir l’autorisation pour la construction d’une ligne de chemin de fer reliant Bourg-en-Bresse à La Cluse. Cette voie fut surnommée « ligne du Haut-Bugey » ou « ligne des Carpates ».
Le premier coup de pioche fut donné en 1967, au départ de Bourg-en-Bresse.
En 1870, les travaux se poursuivirent dans les bois communaux de Ceyzériat. Mais une difficulté surgit lorsque la nouvelle voie ferrée coupa la route desservant les bois de Tréconnas ainsi que les vignes, au grand dam des vignerons de l’époque. À titre de compensation, ces derniers obtinrent une passerelle en 1874 pour permettre l’exploitation rationnelle de leurs parcelles.
Cette passerelle, dite « des vendangeurs », fut construite avec la pierre de Drom qui est un calcaire froid utilisé en raison de sa dureté. Cet ouvrage est muni d’une arche de 9,75 mètres. Elle s’avèrera peu utilisable au regard de son étroitesse.
Le projet de rénovation de la voie ferrée par le Réseau Ferré de France (RFF) devant permettre de relier en TGV Paris à Genève, nécessitant la correction des pentes et son électrification condamnait l’existence de la passerelle.
La commune de Ceyzériat voulait conserver cet élément du patrimoine revermontois. Elle entreprit des négociations auprès de RFF qui finalement accepta la prise en charge du déplacement de la passerelle.
Sa démolition, après un sablage lui permettant de retrouver sa teinte initiale, un calepinage (numérotation de chaque pierre afin de les replacer, lors de la reconstruction, à l’endroit précis qu’elles occupaient) et l’installation, sous la voûte, d’un vau en bois circulaire s’effectua de mi-Septembre à mi-Octobre 2008. Elle fut reconstruite au-dessus du chemin des côtes, au bas du chemin de la Peyrouse et surplombe désormais le dernier vignoble subsistant à flanc de coteau, en souvenir de sa fonction première.